Censés être jugés lundi par la Haute Cour de Justice, les anciens ministres burkinabè ayant servi sous l’ère de blaise Compaoré ont brusquement vu quitter de la salle leurs avocats suite au refus du tribunal de prendre en considération leurs réclamations.
En effet, les avocats de la défense avaient pointé du doigt certaines irrégularités constitutionnelles qui portent préjudice à leurs clients. La première se rapporte au double degré de juridictions dont ne peuvent bénéficier les inculpés.
La Haute cour de justice du Burkina Faso a ainsi ouvert ce procès sachant que la défense ne peut faire appel après la décision de la justice. Aucun recours n’est possible et les accusés n’auront pas de deuxième chance s’ils sont jugés coupables.
Les avocats de la défense estiment que cette irrégularité est contraire à la constitution et demandent donc à ce que leurs clients puissent bénéficier d’un recours juridique.
Le deuxième point et non des moindres est relatif à la loi sur laquelle vont se baser les juges pour trancher sur cette affaire. La législation nationale a été révisée après la chute du régime de Blaise Compaoré. Les ministres n’étaient donc plus en fonction et c’est donc, selon les avocats, contraire au principe de non-rétroactivité de la loi.
Après le refus de la Haute Cour de Justice de prendre en considération leurs doléances, les avocats de la Défense ont quitté la salle. Une décision qui a forcé les juges à ajourner à la semaine prochaine ce procès épineux.