Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont annoncé dimanche l’ouverture d’une enquête judiciaire après la mort de 37 réfugiés burundais, vendredi dans l’est du pays, suite à l’intervention de l’armée qui a tiré sur la foule après la mort d’un colonel congolais, une enquête qui a également été demandée par l’ONU, le HCR et le Burundi.
Les choses auraient dégénéré vendredi à Kamanyola au Sud-Kivu, lorsque des civils burundais, qui ont fui le Burundi en 2015, manifestaient contre l’arrestation et l’extradition de quatre réfugiés burundais. La manifestation a été alors violemment réprimée par les forces de sécurité congolaises.
Mais la version du gouvernement de la RDC fait porter la responsabilité aux réfugiés burundais qui comptaient parmi eux des éléments armés, selon Kinshasa. Débordés, les militaires congolais auraient tiré en légitime défense, se défendent les autorités. Le groupe armé « a échangé des coups de feu avec les éléments des forces armées de la République démocratique du Congo », toujours d’après les autorités.
Face au grand nombre de morts, la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) et le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) disent enquêter sur un usage excessif de la force. Pour la Monusco, l’armée congolaise a réagi à la mort du colonel en tirant sur les manifestants « de façon disproportionnée« .
Quant au gouverneur intérimaire de la province du Sud-Kivu, Ladislas Muganza, il a déploré un massacre. « C’est vraiment épouvantable. Il faut que nous puissions prendre des dispositions pour mettre en place un mécanisme de gestion saine de ces demandeurs d’asile pour que cela n’arrive plus jamais », affirme ce responsable local.