La candidature de Bouteflika pour un 5eme mandat, annoncée par les quatre partis de la coalition et confirmée officieusement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été un moment d’affliction pour une large partie des algériens. Une situation d’autant plus pénible que le président, gravement diminué par la maladie, est incapable d’annoncer lui-même sa propre candidature.
Troublés par l’acharnement des généraux à maintenir un président paralysé sur une chaise roulante depuis l’AVC dont il a été victime en avril 2013, de nombreux algériens préfèrent tourner en dérision une situation politique invraisemblable, quasiment unique, où le président ne s’est plus adressé aux algériens depuis six ans.
Plusieurs médias ont d’ailleurs dénoncé le « faux suspense » entretenu pendant des mois par la hiérarchie militaire, en faisant croire à l’existence d’autres pistes que le 5eme mandat pour un président âgé de 81 ans, malade et qui n’apparaît presque plus en public.
Si des dizaines d’algériens inconnus du public ont retiré les dossiers de candidature à la présidentielle, dans un geste qui rend la situation encore plus ubuesque, les partis d’opposition traditionnels ont d’ores et déjà annoncé leur boycott.
Le FFS et le RCD notamment, ont appelé à un boycott massif et pacifique du scrutin du 18 avril 2019. Leur argument est simple: c’est le même scénario du scrutin présidentiel de 2014 qui se répète, avec le même résultat connu d’avance.