Les militaires français et maliens ont éliminé la semaine dernière une trentaine de jihadistes, saisi des armes et démantelé un camp d’entraînement lors d’une vaste opération près de la frontière avec le Burkina Faso, a annoncé mercredi l’état-major français.
Cette opération, au cours de laquelle un médecin militaire français a été tué le 2 avril dans l’explosion d’une mine, a été lancée fin mars dans le Gourma malien (centre-est), réputé être une zone sanctuaire pour plusieurs groupes armés, et où la force antijihadiste française Barkhane vient de se doter d’une base.
Au total, quelque 700 soldats de Barkhane et 150 soldats maliens ont été mobilisés dans cette opération, dont le camp de l’armée malienne à Hombori (80 km au nord de la frontière burkinabè) a servi de point de départ.
Côté Burkina, « des forces armées burkinabè étaient déployées pour interdire toute tentative d’exfiltration de l’ennemi vers le sud de la zone », d’après le porte-parole de l’état-major, le colonel Patrik Steiger.
« La première phase de l’opération s’est déroulée en forêt de Foulsaré », une zone frontalière densément boisée servant de refuge au groupe jihadiste Ansaroul Islam, accusé de semer la terreur dans le nord du Burkina.
Après des « frappes aériennes de nuit suivies d’actions de reconnaissance de commandos au sol », les troupes ont mis au jour « une véritable plateforme logistique » et saisi notamment « des équipements complets avec armes et munitions, du RPG (lance-roquettes, ndlr), des explosifs et du matériel de confection d’IED » (engins explosifs improvisés).
Les jihadistes, eux, se sont évanouis dans la nature. « L’ennemi a déserté la zone à l’arrivée de Barkhane et n’a pas cherché le combat », d’après le colonel Steiger.
C’est pendant cette première offensive que le médecin militaire français Marc Laycuras a été tué dans l’explosion d’une mine au passage de son véhicule blindé. La principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda a revendiqué l’attaque.
L’opération a ensuite visé la forêt de Serma, sanctuaire de la katiba éponyme, soupçonnée d’être impliquée dans des attaques dans la région et les pays voisins, particulièrement au Burkina Faso.
Dimanche, « une opération aéroterrestre a été conduite sur plusieurs objectifs terroristes identifiés, dont un camp d’entraînement de la katiba Serma au sud de la ville de Boni », détaille l’état-major.
« Plus d’une trentaine » de jihadistes ont été « mis hors de combat (tués ou capturés) », et « la fouille de la zone d’action a permis la saisie et la destruction d’un pickup, d’une dizaine de motos, d’armement et de munitions, ainsi que d’un grand nombre de composants entrant dans la confection d’IED », selon la même source.