Des manifestants ont exhibé la tête d’une victime décapitée pour dénoncer un nouveau massacre de civils près de Bunia en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, selon plusieurs sources.
Cette manifestation fait suite au massacre de cinq personnes qui se rendaient aux champs en périphérie de Bunia, chef-lieu de l’Ituri.
D’après des témoignages, les manifestants avaient l’intention de ramener les corps vers un bâtiment officiel.
« La police a dû les stopper. Elle a tiré des gaz lacrymogènes, et conduit les cadavres à la morgue ».
Dans un communiqué, la police parle de « cinq civils interpellés » et de deux blessés dont un policier.
Trois nouveaux corps ont été retrouvés jeudi matin, « découpés à la machette », a indiqué à l’AFP Rachel Tarwaya, administrateur de territoire d’Irumu.
Les assaillants sont « venus du territoire de Djugu » pour semer « la panique »: « Les opérations de poursuite de l’ennemi se poursuivent », a déclaré à l’AFP le lieutenant Jules Tshikudi, porte-parole de l’armée en Ituri.
En juin, 160 personnes ont été tuées et plus de 300.000 personnes se sont déplacées fuyant les violences, d’après des chiffres officiels invérifiables. Ces crimes ont été attribués à une milice locale.
Le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, s’est rendu le 1er juillet en Ituri où il a annoncé des opérations militaires « d’envergure ». « L’armée va rester en Ituri jusqu’à ce que l’on n’entende plus un seul coup de feu », avait-il promis.
L’Ituri avait été ravagée par une guerre entre les milices de deux communautés entre 1999-2003 qui avait fait des milliers de morts.