Le Roi Mohammed VI a adressé, vendredi, un discours au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 1ère année législative de la 11ème législature.
Le Roi a salué la bonne organisation des dernières élections qui se sont déroulées dans un climat positif, marquées par une large participation, notamment dans les Provinces du Sud.
Trois axes principaux ont été évoqués dans le discours afin de poursuivre le processus de développement et à relever les défis extérieurs :
- La consolidation de la place occupée par le Maroc et la défense impérieuse de ses intérêts supérieurs.
De fait, la crise pandémique a révélé le retour en force du thème de la Souveraineté. Qu’elle soit sanitaire, énergétique, industrielle, alimentaire ou autre, sa préservation est devenue l’enjeu d’une véritable compétition qui suscite des réactions fébriles chez certains.
Si de nombreux pays ont connu d’importants dysfonctionnements dans la fourniture et la distribution des produits de première nécessité, le Maroc a réussi, lui, à gérer ses besoins en la matière et à assurer un approvisionnement normal et suffisant de ses marchés.
Afin de consolider la sécurité stratégique du pays, le Roi appelle à la création d’un dispositif national intégré ayant pour objet la réserve stratégique de produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques et à la mise à jour continue des besoins nationaux en la matière.
- Le deuxième axe porte sur la gestion de la crise pandémique et la poursuite de la relance économique.
En assurant la gratuité du vaccin, en dépit du coût qui se chiffre en milliards, l’État s’est acquitté de son devoir, veillant à ce que les besoins fondamentaux des citoyens soient satisfaits et que la période de crise soit la moins pénible possible pour eux.
D’autre part, en dépit des effets inédits générés par la crise et le repli de l’économie mondiale, l’économie nationale connaît une embellie significative.
En effet, grâce aux mesures adoptées sous l’impulsion du Roi, il est attendu qu’en 2021, le Maroc réalisera un taux de croissance supérieur à 5,5%, ce qui constitue une performance inégalée depuis des années et compte parmi les plus élevées à l’échelle régionale et continentale.
C’est un taux jamais réalisé depuis des années, et il est aujourd’hui l’un des plus élevés de la région MENA et en Afrique.
Cette année, il est également prévu que le secteur primaire enregistre un taux remarquable de plus de 17%, grâce aux efforts de modernisation de la filière et aux bons résultats de la campagne agricole.
De plus, certains secteurs comme l’industrie automobile, le textile, les filières électronique et électrique ont connu une hausse notable de leurs exportations.
Par ailleurs, malgré la crise et ses retombées, la confiance placée dans le pays et dans le dynamisme de son économie se confirme et se consolide, comme l’attestent la hausse, jusqu’au mois d’août dernier, des investissements directs étrangers estimée à 16%, et l’augmentation des transferts des MRE qui a atteint environ 46% à la même période.
Ces évolutions favorables ont permis au Maroc de disposer de réserves de change confortables représentant 7 mois d’importations.
Malgré les difficultés et les fluctuations qui agitent les marchés mondiaux, le taux d’inflation a été maîtrisé à hauteur de 1%, un pourcentage situé en-deçà des taux élevés observés dans certaines économies de la région.
Tous ces indicateurs portent à l’optimisme et à l’espoir, renforçant la confiance des citoyens et des ménages et stimulant l’esprit d’initiative chez les opérateurs économiques et les investisseurs.
De son côté, l’État poursuivra cet effort national, notamment à travers l’investissement public, l’appui apporté aux entreprises et l’adoption de mesures incitatives en leur faveur.
- Quant au troisième axe, il a trait à l’opérationnalisation du modèle de développement et au lancement d’une nouvelle génération de projets et de réformes intégrés.
C’est pourquoi le Roi aspire à ce que cette législature soit le point de départ de cette dynamique volontariste ambitieuse incarnant l’intelligence collective des Marocains.
En outre, « le Pacte national pour le Développement » représente un levier essentiel pour la mise en œuvre de ce modèle.
Le nouveau gouvernement doit définir les priorités et les projets à mettre en chantier au cours de son mandat et mobiliser les ressources nécessaires pour assurer leur financement.
Il lui incombe également de parachever les grands projets déjà lancés, au premier rang desquels le chantier de généralisation de la protection sociale auquel Nous accordons une sollicitude toute particulière.
Dans ce cadre, le défi majeur consiste à opérer une véritable mise à niveau du système de santé, conformément aux meilleurs standards et en synergie totale entre secteurs public et privé.
Cette même logique doit guider la mise en œuvre de la réforme des entreprises et établissements publics et présider à la réforme fiscale, qu’il convient de conforter, avec la plus grande célérité, par une nouvelle charte compétitive de l’investissement.
Le Souverain a également appelé à une refonte substantielle du Haut-Commissariat au Plan (HCP) « dans la perspective d’en faire un mécanisme d’aide à la coordination stratégique des politiques de développement et d’accompagnement de la mise en œuvre du modèle de développement ». Un mandat ambitieux et précis.
Les 5 prochaines années seront décisives pour relever les défis du développement et avancer dans les grands chantiers ouverts par le Souverain.