Le général Abdel Baba Laddé, le chef du mouvement rebelle tchadien FPR (Front Populaire pour le Rassemblement) s’est rendu dimanche à l’armée centrafricaine. Une source du haut commandement militaire a confirmé sa présence à Bangui, en attendant son hypothétique retour au Tchad.
Avec cette reddition, c’est la fin d’une période trouble qui avait commencé en 1998. Après être entrés en rébellion, Baba Laddé et ses hommes avaient été repoussés en 2008 par l’armée tchadienne en Centrafrique dans la région de Kaga Bandoro, dans le centre du pays. Leurs positions ont été attaquées conjointement par les armées tchadienne et centrafricaine. Les rebelles tchadiens dispersés avaient alors commencé à se livrer au racket et au pillage des populations locales. De nombreuses opérations de médiation avaient été menées pour obtenir une reddition officielle des rebelles du FPR. Mgr Paulin Pomodimo, chargé de la médiation par la Centrafrique, a cru un moment avoir obtenu gain de cause en convainquant le chef rebelle de se rendre à N’djamena pour des pourparlers, mais celui-ci avait rejeté la proposition exigeant la présence de représentants de l’ONU aux négociations. C’est finalement la Binuca (Bureau intégré à l’Organisation des Nations unies en Centrafrique) et d’autres organisations telles que le Conseil national de la médiation qui ont obtenu sa reddition dimanche dernier. Il serait à Bangui avec son fils, alors qu’une centaine d’hommes de son mouvement se trouverait encore dans le centre du pays, dans l’attente de leur désarmement.
Les autorités centrafricaines et des représentants des institutions et des organisations qui ont contribué à cette reddition, se sont réunis à Bangui pour déterminer les voies et moyens à user pour garantir la sécurité du chef rebelle tchadien et éventuellement le rapatrier au Tchad, une option que la médiation tchadienne se dit prête à négocier.