De violents combats ont opposé vendredi dernier, les combattants islamistes du MUJAO aux rebelles touaregs du MNLA dans la région de Gao. La situation reste confuse et tendue, chacun des deux camps revendiquant la victoire.
Des sources sécuritaires au Mali et au Burkina Faso affirment que les touaregs du MNLA ont perdu au moins une dizaine d’hommes et du matériel de guerre, précisant que le chef adjoint des combattants du mouvement, le colonel Mechkanine, aurait été blessé dans ces combats.
Au lendemain des affrontements armés, le MNLA annonçait dans un communiqué, avoir fait plus de vingt morts et plusieurs dizaines de blessés dans les rangs du MUJAO et ne déplorait que neuf blessés dans ses rangs. Les deux camps demeurent sur le qui-vive et la perspective de nouveaux combats est plus réelle que jamais. AQMI y a déjà dépêché des renforts de Tombouctou, située à 300 kilomètres du front des affrontements. Les combats entre le MNLA et le MUJAO, son allié d’hier et ennemi d’aujourd’hui, donnent plus de crédibilité aux touaregs du MNLA comme interlocuteurs pour le dialogue de paix avec le pouvoir central à Bamako. Le médiateur burkinabé Blaise Compaoré est parvenu à leur faire accepter vendredi dernier, conjointement avec les islamistes d’Ansar Dine la perspective d’entamer ensemble avec Bamako un processus de dialogue politique.
En livrant des combats aux islamistes du MUJAO qui les avaient évincés en juin dernier de Gao sous prétexte de rejeter les terroristes du Nord du Mali, les touaregs du MNLA ne sont pas les seuls à marquer la cohérence de leurs actes. Les djihadistes d’AQMI persistent dans leur application rigoriste de la charia. Jeudi et vendredi derniers, à Tombouctou, ils ont procédé à l’arrestation et à l’emprisonnement dans les locaux d’une ancienne banque d’une dizaine de femmes parce qu’elles ne portaient pas le voile islamique.