RDC : Sortie progressive et accélérée des Casques bleus de l’ONU

La République démocratique du Congo (RDC) et les Nations unies ont convenu ce mardi d’une sortie progressive de la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays (Monusco), selon le gouvernement congolais, qui a accusé les Casques bleus de ne pas avoir mis fin aux menaces des rebelles après plus de 20 ans d’efforts.

« Ce n’est pas le moment de rester inactif. Accélérer le départ de la Monusco est crucial pour apaiser les tensions entre la mission de l’ONU et nos concitoyens », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, à la télévision d’État.

« C’est le moment de considérer de nouvelles formes de coopération avec les Nations unies, mieux adaptées à nos besoins actuels », a-t-il ajouté.

Lutundula a fait cette annonce après que les protestations contre la Monusco se soient intensifiées depuis l’année dernière, avec des manifestations dans plusieurs villes de l’extrême-est du pays.

« Après tant d’années et d’investissements importants, où sont les résultats concrets ? », s’est demandé le ministre des Affaires étrangères congolais, qui a eu une réunion le mardi avec les représentants de la Monusco.

La population congolaise les accuse souvent de ne pas faire suffisamment pour protéger les civils. Les manifestations de juin 2022 contre la Monusco ont entraîné l’assaut et le pillage des installations de l’ONU dans plusieurs localités de l’est du pays, faisant au moins 33 morts, dont des civils et quatre Casques bleus, selon les chiffres officiels.

Ainsi, Lutundula a souligné que malgré la présence de la Monusco, le groupe rebelle Mouvement 23 Mars (M23) a intensifié ses combats dans l’est de la RDC, un fait qu’il a attribué à la prétendue coopération du Rwanda avec ces insurgés.

Bien que plusieurs rapports de l’ONU aient corroboré cette collaboration, les autorités rwandaises l’ont toujours niée, entraînant une escalade des tensions diplomatiques entre Kigali et Kinshasa.

Le calendrier du départ des Casques bleus de la RDC, qui ont pour mission de soutenir les efforts de l’armée congolaise dans sa lutte contre plus d’une centaine de groupes rebelles dans l’est du pays, n’a pas encore été divulgué.

D’après Radio Okapi, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères congolais, Christophe Lutundula Apala, ont signé mardi à Kinshasa la note déterminant le plan de retrait de la mission onusienne.

La Monusco compte environ 16 300 effectifs déployés, principalement dans l’extrême est du pays, une région plongée dans un conflit alimenté par les milices rebelles et les attaques de l’armée.