L’ex-ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar, poursuivi en Suisse pour crimes contre l’humanité, est mort à Alger à l’âge de 86 ans, selon la télévision publique algérienne.
Le décès de Khaled Nezzar, un ancien ministre algérien de la Défense, accusé de Crimes contre l’Humanité, alimente les polémiques.
Ancien général à la retraite, Nezzar était notoirement accusé d’avoir approuvé et orchestré des actes de torture pendant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, période où il occupait le poste de ministre de la Défense.
En 2011, il avait été brièvement appréhendé à Genève suite à une plainte déposée par une ONG suisse, alors qu’il résidait en Suisse, avant d’être inexplicablement relâché. Depuis, il avait quitté le territoire suisse.
En août dernier, la justice suisse avait annoncé son inculpation, soulignant qu’il avait délibérément instauré des structures visant à éradiquer l’opposition islamiste en installant des collaborateurs à des postes clés.
Par ailleurs, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé ses condoléances à la famille de Nezzar, le qualifiant ironiquement de « personnalité militaire éminente » ayant soi-disant consacré sa vie au service de la nation.
L’Algérie a été le théâtre d’une guerre civile dévastatrice entre 1992 et 2002, déclenchée par l’interruption brutale par les militaires d’un processus électoral législatif qui aurait pu conduire à la victoire des islamistes du Front islamique du salut (FIS), un groupe interdit. Cette décennie noire a engendré une perte tragique d’environ 200 000 vies, selon les estimations officielles.