Président de l’Algérie depuis décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune se prépare, à 79 ans, à briguer un second mandat à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024.
Sous l’influence marquée du chef d’état-major général de l’armée algérienne, le général Saïd Chengriha, dont le rôle est prépondérant dans la politique comme dans l’économie, le bilan de Tebboune en tant que président est entaché de nombreuses critiques et controverses.
Tebboune a signé un décret présidentiel, le Décret n° 24-218 du 27 juin 2024, permettant aux dirigeants militaires d’occuper des postes à la tête des administrations publiques et civiles.
Le président Tebboune est également considéré comme un instrument de l’armée, surtout dans le contexte de la répression des manifestations du Hirak, des indépendantistes de la Kabylie, ainsi que des mouvements de libération du sud de l’Algérie, qui exigent une réforme profonde du système politique.
Malgré ses promesses de réformes et de dialogue avec l’opposition, Tebboune obligé de se soumettre au pouvoir des militaires, a mené une violente répression des voix dissidentes, se traduisant par un échec cuisant du changement politique espéré.
Les atteintes aux droits humains se sont accentuées sous sa présidence, avec des arrestations arbitraires de journalistes, d’activistes et d’opposants politiques devenant de plus en plus fréquentes.
La liberté de la presse est fortement restreinte, et les manifestations pacifiques sont souvent réprimées violemment. Les promesses de réforme politique et de respect des droits humains se sont révélées illusoires, laissant le peuple algérien désabusé.
Sur le plan économique, l’Algérie continue de souffrir sous la gouvernance de Tebboune. La dépendance excessive aux revenus pétroliers et gaziers, combinée à la corruption endémique et à une gestion économique inefficace des militaires, entraîne une stagnation économique persistante. Le chômage reste élevé, surtout parmi les jeunes, et la pauvreté est en hausse.
A l’intérieur du pays comme à l’extérieur, la légitimité de Tebboune demeure contestée. Son élection en 2019 a été marquée par une participation électorale historiquement basse, et les algériens le perçoivent comme une continuation des régimes anciens et corrompus qu’ils ont tenté de renverser.