Attentat contre la Synagogue La Grande-Motte : Quand les paroles d’un président attisent la violence

Les conséquences explosives d’un discours belliqueux tel que celui prononcé par un chef d’Etat comme Abdelmadjid Tebboune, peuvent être extrêmement préjudiciables, surtout dans des contextes où les tensions sont déjà vives.

Lors de son meeting à Constantine le 18 août 2024, Tebboune a déclaré que l’armée algérienne était prête à intervenir à Gaza, à condition que l’Egypte autorise son passage à travers ses frontières terrestres avec Israël.

En promettant une intervention militaire en faveur de Gaza, le discours de Tebboune est perçu par des individus ou des groupes extrémistes comme une approbation tacite de la violence contre des cibles juives ou israéliennes, que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique ou ailleurs en Europe.

Cela peut encourager des actes de terrorisme ou de violence antisémite, comme celui de La Grande-Motte, en France, qui a été perpétré 6 jours après le discours enflammé, à la limite de l’irresponsabilité, prononcé par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

L’homme soupçonné d’être l’auteur de l’incendie et de l’explosion devant la synagogue de La Grande-Motte samedi matin, a été interpellé dans la soirée, dans le quartier de Pissevin à Nîmes, par les policiers du Raid après un échange de coups de feu. Il s’agit de El Hussein Khenfri, un algérien de 33 ans, en situation régulière.

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a annoncé dans un message sur X, ce dimanche, que peu après minuit, l’auteur présumé de l’attentat antisémite survenu dans la matinée du samedi à La Grande-Motte (Hérault) avait été interpellé à Nîmes (Gard) par les policiers du Raid.

Deux voitures au moins ont été incendiées sur le parking de la synagogue Beth Yaacov, avant qu’une bonbonne de gaz n’explose près d’un des véhicules, et ne blesse un policier municipal. Deux autres départs de feu avaient été provoqués sur les portes du lieu de culte, dans lequel se trouvaient le rabbin et quatre fidèles, sans que des blessés soient à déplorer.

Selon un communiqué diffusé ce dimanche par le Parquet national, deux autres personnes de son entourage ont été placées en garde à vue. Au total, d’après une source proche du dossier, quatre personnes sont actuellement en garde à vue dans cette affaire.

Le suspect, qui a agi à visage découvert, portait un drapeau palestinien à la ceinture, d’où dépassait ce qui semblait être la crosse d’une arme de poing. Il avait un keffieh rouge sur la tête et tenait dans chaque main une bouteille en plastique. Enquête en cours.