Le président malien, Assimi Goïta, ainsi que cinq autres hauts responsables militaires, ont été promus de colonel à général lors du conseil des ministres qui s’est tenu mercredi. Assimi Goïta, qui a pris ses fonctions en tant que chef de l’État en 2021, reçoit le titre de général d’armée « à titre exceptionnel », selon le communiqué officiel.
Les colonels Sadio Camara, ministre de la Défense, Malick Diaw, président d’une assemblée législative, Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, et Modibo Koné, chef du Renseignement, ont également été élevés au rang de généraux de corps d’armée. Ces officiers, sous la direction de Goïta, dirigent le pays suite aux coups d’État de 2020 et 2021, dans un contexte marqué par la montée du jihadisme et une profonde crise multidimensionnelle.
Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, accède au grade de général de division. Ces militaires exercent un contrôle quasi absolu sur le pays, avec une durée de gouvernance indéterminée. Assimi Goïta est considéré comme un potentiel candidat à l’élection présidentielle future, mais il n’a pas confirmé cette intention.
Les militaires n’ont pas respecté leurs promesses de restituer le pouvoir à des civils, alors que des élections étaient initialement prévues pour février 2024. Les partisans de la junte semblent favoriser la prolongation de ce régime militaire et envisagent la candidature de Goïta lors des consultations nationales récemment lancées pour aborder les crises sécuritaire et politique.
La promotion des colonels et leur amnistie pour des actes liés aux coups d’État figuraient parmi les recommandations de ces consultations. Par ailleurs, les militaires ont entrepris une rupture avec la France, ancienne puissance coloniale, en se rapprochant d’autres partenaires, notamment la Russie.