Plusieurs partisans du MNLA se sont mobilisés mardi après-midi pour manifester en face du camp, dans lequel sont basés les militaires tchadiens à Kidal. Cet évènement illustre parfaitement le climat de méfiance qui s’est établi entre les rebelles touaregs et les troupes tchadiennes dans l’attente de l’arrivée des soldats maliens.
La menace prioritaire islamiste éloignée, les vieux griefs resurgissent. Les troupes tchadiennes dont la mission était de participer au rétablissement de la souveraineté territoriale du Mali attendent que l’armée malienne les relève et assure elle-même la sécurité de la ville. Une éventualité à laquelle s’opposent les Touaregs, qui n’ont toujours pas trouvé d’accord avec Bamako sur leur projet d’un Etat autonome de l’Azawad dans le Nord du Mali. De plus, depuis l’attentat de vendredi dernier qui a coûté la vie à 4 des leurs et blessé une dizaine d’autres, les tchadiens se méfient davantage du MNLA, presqu’au même titre que les mouvements islamistes comme Ansar Dine.
Cette méfiance a été renforcée parce qu’un colonel du mouvement touareg, Sidi Amar Ould Algor qui a été arrêté par l’armée tchadienne, a reconnu être le propriétaire de la voiture qui a servi à cet attentat. Une source anonyme locale affirme que des renforts du MNLA arriveraient à Kidal de manière à pouvoir faire face à une progression de l’armée malienne.
Les militaires tchadiens sont parvenus à éviter une escalade de la tension en laissant la manifestation des partisans du MNLA se dérouler dans le calme. Alors que les troupes maliennes ne sont toujours pas en place à Kidal, une quarantaine de policiers maliens volontaires sont arrivés depuis la soirée de mardi dans la ville de Gao. Ils doivent participer aux côtés de la gendarmerie malienne à la sécurisation de la ville.