Togo : la CEDEAO préoccupée par les tensions sociales à Lomé

La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé son inquiétude face aux récentes manifestations sociales survenues dans plusieurs villes du Togo, en particulier à Lomé. Dans un communiqué, elle a appelé l’ensemble des acteurs à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue pour préserver la stabilité.

La CEDEAO a également exprimé sa solidarité envers les populations affectées et réaffirmé « sa disponibilité à soutenir les efforts de préservation de la paix sociale en République Togolaise ».

La capitale togolaise a connu ces dernières semaines une vague de manifestations motivées par des revendications à la fois économiques et sociales. La situation s’est tendue davantage après la mort de plusieurs personnes lors des rassemblements de la semaine dernière.

Des organisations de la société civile et des partis d’opposition ont, lundi, demandé l’ouverture d’une enquête internationale pour faire la lumière sur les circonstances du décès de sept personnes. Le Front citoyen « Togo Debout » affirme que les corps ont été retrouvés dans des cours d’eau à Lomé, dénonçant des violences attribuées à des éléments des forces de sécurité et à des miliciens.

Les autorités togolaises, de leur côté, n’ont pas confirmé le nombre de corps repêchés. Elles dénoncent des « tentatives de récupération politique » et évoquent des décès causés par noyade.

Lundi également, la Conférence des évêques du Togo a pris position, condamnant fermement « ces violences inacceptables et insoutenables, quelles qu’en soient les origines, les auteurs ou les justifications ». Rappelons qu’environ un quart de la population togolaise est de confession catholique.

Le pays, dirigé depuis 2005 par Faure Gnassingbé, a récemment adopté une nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire, conférant au président un rôle de premier plan dans le nouvel équilibre institutionnel.

Dans ce contexte, le mouvement « Touche pas à ma Constitution » a appelé les partis d’opposition à boycotter les élections municipales prévues le 17 juillet, qualifiant le scrutin de « simulacre électoral ».