Le bureau de lutte contre l’immigration clandestine a rapporté hier jeudi l’arrestation par les autorités libyennes non reconnues par la communauté internationale de quelque 545 migrants illégaux originaires d’Afrique qui prévoyaient de traverser la Méditerranée pour se rendre en Europe.
Les migrants s’apprêtaient à embarquer au moment où ils ont été appréhendés. Cette arrestation a été menée au cours d’une opération d’ampleur près de Tripoli, dans le cadre du plan de lutte contre l’immigration clandestine et les passeurs lancé récemment par le gouvernement de Tripoli, sous la coupe d’une coalition de milices, qui a augmenté le nombre d’arrestations. Selon le bureau de lutte contre l’immigration clandestine, les migrants arrêtés « sont originaires, d’Afrique et la plupart d’entre eux sont des hommes ». Ils sont été conduits vers des centres de rétention à Tripoli.
Avec 1 770 kilomètres de côtes et située à à peine un peu plus de 300 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa, la Libye est un point de départ privilégié pour les migrants qui souhaitent traverser la Méditerranée pour rejoindre l’eldorado européen. Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les violences dans le pays, où deux gouvernements se disputent le pouvoir, l’ont plongé dans le chaos, une situation qui fait les affaires des passeurs. L’immigration clandestine a atteint des niveaux sans précédent, de même que les tragédies en mer. Les migrants viennent d’Afrique, mais également de Syrie ou d’autres zones de conflit et sont des centaines chaque semaine à tenter la traversée.
Le gouvernement de Tripoli a sollicité en début de semaine l’aide des Européens, plus précisément une assistance technique avec des fournitures de bateaux, de drones, de satellites, dans la lutte contre le trafic de migrants. Mais si cette coopération présente des avantages, elle placerait l’Union européenne dans une situation délicate parce qu’elle n’est pas appréciée par le gouvernement reconnu par la communauté internationale basée à Tobrouk et dont la coopération est indispensable pour valider des actions internationales d’envergure.