Libye : l’opération européenne contre les réseaux de passeurs entre dans sa première phase

Hier lundi, à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé de lancer la première phase de l’opération Eunavfor Med dont l’objectif est de démanteler les réseaux de passeurs à partir de la Libye. Cette opération militaire n’est qu’un volet d’une « Stratégie pour la migration » élaborée récemment par la Commission de Bruxelles.

Cette première phase consiste officiellement en une collecte des renseignements précis sur les passeurs, leur stratégie, leurs moyens et leur « modèle économique » qui doivent compléter les informations déjà acquises pour une plus grande efficacité de l’opération militaire. Dans un premier temps, cette opération impliquera une douzaine d’Etats membres de l’Union, « du Nord et du Sud ». Une dizaine fournit des équipements pour le lancement dans quelques jours de l’opération. Celle-ci, pour ses débuts, disposera de cinq navires de guerre, trois avions de reconnaissance et de patrouille, trois hélicoptères, deux sous-marins et deux drones. Les avions de combats ne sont pas prévus à ce stade. Eunavfor aura son quartier général européen à Rome. Elle sera menée en liaison avec l’OTAN, qui poursuit en Méditerranée sa mission antiterroriste Active Endeavour lancée en 2011, et diverses agences onusiennes ainsi que l’agence Frontex. Même si ses modalités ne sont pas encore précisées, une collaboration avec l’Union africaine et divers pays arabes est également. Eunavfor Med devrait être pleinement opérationnelle dans un mois. Les phases 2 et 3 devraient être respectivement l’interception, dans des conditions bien précises, en haute mer puis dans les eaux libyennes et la mise hors service des embarcations des passeurs.

Dans un scénario idéal, la « Stratégie pour la migration » vise à œuvrer sur les causes des migrations, dans les pays d’origine et les pays de transit et à répartir les demandeurs d’asile et les réfugiés entre les Vingt-Huit. Cette dernière mesure sera au centre de nouvelles discussions entre les chefs d’Etat et de gouvernement jeudi et vendredi à Bruxelles.