Le nombre de personnes tuées cette année dans des violences attribuées au groupe islamiste nigerian Boko Haram s’éleverait à 3.500 personnes, dont au moins 1600 uniquement depuis le mois de juin, révèle Amnesty International dans un communiqué publié hier mercredi.
Ces meurtres ont été commis non seulement au Nigéria, mais également au Cameroun, au Tchad et au Niger. Ce bilan particulièrement choquant en moins de 300 jours, surprend d’autant plus que les armées de ces pays ne cessent de se mobiliser pour lutter contre les islamistes.
L’armée nigériane a récemment assuré gagner du terrain dans sa contre-offensive contre les insurgés de Boko Haram, affirmant avoir détruit plusieurs de leurs camps et libéré plusieurs centaines de femmes et enfants retenus captifs par le groupe.
Le président Muhammadu Buhari, qui a fait de la lutte contre Boko Haram une priorité de son mandat, a annoncé début août qu’il donnait trois mois à ses forces armées pour venir à bout de l’insurrection islamiste. N’empêche que, selon les recensements de la presse, les raids meurtriers et attentats des combattants de Boko Haram ont fait plus de 1 260 victimes dans le pays depuis son entrée en fonction fin mai.
Boko Haram est plus présent que jamais. Ses combattants continuent à mener des opérations contre des marchés, dans des gares routières ou encore des lieux de culte. Le directeur pour l’Afrique d’Amnesty International, Netsanet Belay, a appelé les gouvernements des pays frappés par Boko Haram à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des civils dans les zones affectées et la communauté internationale à se pencher davantage sur les atteintes aux droits humains et les violations perpétrées dans les pays où la secte islamiste est active. Depuis 2009, l’insurrection de Boko Haram a fait au moins 17 000 morts et plus de deux millions de déplacés.