Le gouvernement tchadien a annoncé la mort de onze civils dans une attaque-suicide à l’explosif perpétrée dans la région du lac Tchad par des éléments supposés appartenir au groupe islamiste Boko Haram. Une seconde attaque dans la même région n’a pas fait de victimes hormis les assaillants qui ont été abattus par l’armée tchadienne.
D’après les autorités tchadiennes, la première attaque a ciblé le poste de l’armée tchadienne à Bougouma, où vivent militaires et civils, dans la région du lac Tchad. La sentinelle a donné l’alerte et essayé de tenir à distance trois kamikazes qui tentaient de s’approcher des positions des militaires tchadiens. Devant leur refus d’obtempérer, la sentinelle a ouvert le feu, tuant sur le coup deux kamikazes mais le troisième s’est fait exploser, tuant à son tour, 11 civils.
Dans la même région, à Kaiga Kinguirya, un autre poste militaire tchadien a essuyé un peu plus tard une nouvelle attaque menée par des hommes venus du Nigéria voisin. L’état-major général des armées a précisé que l’armée tchadienne, dans sa riposte, était parvenue à repousser très vite l’ennemi. Au total, seize assaillants auraient été tués par une armée qui n’a déploré aucune perte de son côté.
Le gouvernement tchadien affirme que la situation est désormais sous contrôle et ne donne pas d’autres détails. Entre attentats-suicides et raids, les islamistes de Boko Haram semblent avoir adopté depuis quelques mois un mode opératoire qui s’inscrit dans une logique de harcèlement.
Le 10 octobre dernier, des kamikazes de Boko Haram avaient perpétré un triple attentat à l’explosif à Baga Sola, une des principales localités tchadiennes du lac Tchad qui a accueilli ces derniers mois plusieurs dizaines de milliers de réfugiés nigérians et de déplacés tchadiens fuyant les exactions de Boko Haram sur les îles du lac Tchad ou au Nigéria voisin. Ce triple attentat s’était soldé par 41 morts et 48 blessés.