Libye: la communauté internationale décide de passer à la vitesse supérieure

L’accord obtenu lundi à Vienne pour la levée de l’embargo de l’ONU sur les armes à la Libye, marque un tournant dans la position de la communauté internationale, qui semble enfin décidée à désamorcer la bombe libyenne sans toutefois prendre le risque d’une intervention militaire directe.

En dépit de la contestation interne à laquelle doit faire face le gouvernement d’union nationale dirigé par le premier ministre désigné Fayez al-Sarraj, les pays réunis à Vienne ont convenu de lever l’embargo de l’ONU sur les ventes d’armes à la Libye.

Une demande devrait être incessamment formulée à l’ONU par les grandes puissances, à leur tête les Etats Unis. L’objectif est de mettre fin à l’embargo sur les ventes d’armes, imposé par l’ONU à la Libye en 2011 dans le sillage du chaos qui s’est installé en Libye après la chute du régime de Kadhafi.

La priorité est de doter le nouvel exécutif ‘armements qualitatifs en mesure d’inverser à son avantage l’équilibre militaire en Libye. Le gouvernement dirigé par Fayez al-Sarraj et soutenu par la communauté internationale, vient en effet de mettre sur pied une nouvelle force armée baptisée Garde présidentielle.

Ce gouvernement d’union issu de l’accord de Skhirat signé sous l’égide de l’ONU en décembre 2015 au Maroc, demeure toutefois confronté à un double défi. D’un côté, l’organisation terroriste de l’Etat Islamique, qui occupe la ville stratégique de Syrte, tente d’étendre son contrôle sur d’autres régions stratégiques.

De l’autre, le général controversé Khalifa Haftar dont les forces contrôlent l’Est de la Libye, continue de défier le gouvernement d’union soutenu par la communauté internationale. C’est pour affronter ce double péril que les pays réunis à Vienne (Etats-Unis, Russie, Chine, France notamment ) ont décidé de passer à la vitesse supérieure en Libye.

Le communiqué final de la réunion de Vienne explique que la communauté internationale est « prête à répondre aux demandes du gouvernement libyen en vue d’entraîner et d’équiper la garde présidentielle et les forces autorisées ».