Le week-end dernier, une vingtaine de blessés, dont plusieurs enfants, ont été évacués des zones de combat dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), où les violences ont encore pris de l’ampleur malgré un accord de paix signé récemment entre Kinshasa et Kigali. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ces évacuations ont eu lieu entre samedi et dimanche, alors que la situation humanitaire se détériorait.
Cet accord de paix, ratifié jeudi dernier à Washington par le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, est censé rétablir la stabilité dans l’Est du pays. Cependant, à ce jour, il n’a eu aucun impact concret sur le terrain. L’accord reprend un texte signé en juin, mais les combats, loin de cesser, se sont intensifiés.
L’Est de la RDC, riche en ressources naturelles et partagé par une frontière avec le Rwanda, est plongé dans un conflit depuis trois décennies. Les violences ont pris un tour dramatique ces derniers mois, notamment avec la prise des grandes villes de Goma en janvier et de Bukavu en février par le groupe armé M23.
Bien que le front ait connu une certaine stabilisation depuis mars, les combats ont repris de plus belle cette semaine dans la province du Sud-Kivu. Selon des sources militaires et sécuritaires, ces affrontements opposent les troupes du M23 à l’armée congolaise, qui bénéficie du soutien de milliers de soldats burundais déployés en renfort.
Les pertes humaines ne se limitent pas aux civils : au moins vingt soldats burundais ont été tués depuis lundi dans les combats sur le sol congolais, selon des sources militaires burundaises. L’armée burundaise est déployée depuis octobre 2023 dans l’est de la RDC, dans le cadre d’un accord de coopération militaire entre les deux pays.
Dimanche, les combats se sont intensifiés autour de Luvungi, une localité située à environ 60 km au nord d’Uvira, la dernière grande agglomération de la province à échapper au contrôle du M23. Luvungi fait face au nord du lac Tanganyika, en direction de Bujumbura, la capitale économique du Burundi.
Le CICR a alerté sur la dégradation de la situation humanitaire au Sud-Kivu, précisant que l’intensification des combats a entraîné un nombre important de blessés et provoqué des déplacements massifs de populations. Depuis samedi, vingt-et-un blessés, dont sept enfants, ont été évacués vers l’hôpital d’Uvira.
Malgré les accords diplomatiques, la guerre continue de ravager l’Est de la RDC, laissant derrière elle un lourd bilan humain et des millions de personnes déplacées. Les espoirs de paix semblent désormais plus que jamais fragiles face à l’escalade des hostilités.
