Le gouvernement mauritanien a signé la semaine passée un accord avec la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) portant sur la libéraliser de la circulation des personnes et des biens entre la Mauritanie et les pays de l’organisation.
Cette décision bien que surprenante de la part de la Mauritanie, intervient quelques semaines seulement après la demande officielle du Maroc pour intégrer la CEDEAO. Le Royaume cherche par le biais de ce choix stratégique renforcer ses partenariats avec les pays d’Afrique de l’Ouest, sachant que de nombreuses entreprises marocaines sont fortement implantées dans cette sous région.
Les observateurs estiment donc que plus qu’une décision mûrement réfléchie de la part de Nouakchott, ce vœu de rapprochement avec la CEDEAO se présente plutôt comme si le gouvernement mauritanien tentait de prendre le train en marche.
La Mauritanie avait quitté la CEDEAO en 2000. Après 17 ans de distance, le président Mohamed Ould Abdel Aziz veut de nouveau se rapprocher de l’organisation ouest africaine afin de bénéficier des nombreux avantages économiques qu’elle offre.
Nouakchott veut par ailleurs probablement ne pas se laisser distancer par le Maroc dans cette région où la Mauritanie dispose de frontières avec deux pays membres de l’organisation: le Sénégal et le Mali.
Pour le Maroc, une éventuelle réintégration de la Mauritanie à la CEDEAO sera doublement bénéfique, puisqu’elle lui facilitera son entrée au sein de l’organisation et lui permettra aussi de bénéficier de la zone de libre échange dont fera partie la Mauritanie.
Le Maroc pourra ainsi tirer avantage de son handicap géographique qui ne lui permet pas d’écouler ses biens et services en Algérie à cause du maintien par Alger des frontières fermées entre les deux pays à cause du problème du Sahara.