Plus de six ans après la révolution qui a emporté le régime de Ben Ali, la Tunisie est toujours secouée par les contestations politiques et les revendications socio-économiques qui ont amené le président Béji Caïd Essebsi à faire appel, mercredi, à l’armée pour protéger les sites de production de phosphate et de gaz notamment.
« Après consultation du Conseil national de sécurité, il a été décidé que l’armée protégera désormais les ressources nationales et les sites de production économique », a déclaré le président dans un discours après la multiplication des manifestations qui perturbent la production sur des sites essentiels de l’économie tunisienne.
Il s’agit d’une « grave décision, mais il n’est plus permis de laisser les sites de production industrielle empêchés de fonctionner par des protestataires qui bouclent les usines et coupent les routes », a ajouté le président tunisien.
« l’État a le devoir de protéger ses ressources, les ressources du peuple tunisien », et « toute personne voulant manifester peut manifester, dans le cadre de la loi (…). Mais si tu veux manifester et que la première chose que tu fais, c’est stopper la production de la Tunisie (…), si vous bloquez notre peu de ressources, où allons-nous? », a ajouté le président Caïd Essebsi.
Le chef d’Etat tunisien parassait visiblement excédé par les blocages des sites de production de phosphates et de pétrole dans les régions Sud du pays. La Tunisie est confrontée à une situation économique très difficile, impactée également par la chute des recettes du secteur stratégique du tourisme après les attentats terroristes de 2015.