La présidence algérienne a annoncé mercredi que le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait été remercié et remplacé par Abdelmajid Tebboun, l’ancien ministre de l’Habitat, une annonce inattendue qui a pris tout le monde de court.
L’étonnement vient en partie du fait que Abdelmalek Sellal a dirigé cinq gouvernements successifs depuis 2012, et venait d’entamer des consultations pour former le nouveau gouvernement post-électoral.
Plus rien ne va en Algérie. C’est par ces mots que de nombreux algériens voient désormais la situation politique dans leur pays. Le communiqué attribué au Président Abdelaziz Bouteflika, paralysé dans un fauteuil roulant depuis quatre ans, a créé la surprise en annonçant le limogeage du Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Cette décision surprenante intervient quelques jours seulement après la victoire du FLN aux élections législatives du 4 mai. Sur le coup, l’annonce dont les dessous politiques restent inexpliqués, a surpris non seulement de nombreux électeurs algériens, mais aussi au sein du Front de Libération Nationale (FLN), l’ancien parti unique d’où est issu le premier ministre limogé.
Pour les observateurs, ce n’est probablement pas une décision prise par le président lui même. Ce dernier est paralysé depuis un AVC survenu en mai 2013. La plupart des décisions attribuées à la présidence portent le sceau de son frère, Said Bouteflika.
Vu le rôle omnipotent de l’armée dans la vie politique en Algérie, de hauts gradés pourraient également être derrière cette décision, qui porte tous les indices d’une lutte sourde entre les clans rivaux entourant le président malade.