L’explosion qui a fait mardi cinq morts à Bosasso, ville de la région semi-autonome du Puntland dans le Nord, est le premier attentat-suicide revendiqué par l’organisation autoproclamée Etat islamique en Somalie, alors que jusque-là, seuls les Shebab revendiquaient les attaques terroristes dans le pays.
Le kamikaze a déclenché l’engin explosif qu’il portait sur lui lorsqu’il a été arrêté à un point de contrôle. Au moment où les gardes l’ont sommé de s’arrêter, il s’est fait exploser, tuant un membre des forces de sécurité et quatre civils, selon la police.
Mais le poste de contrôle n’était probablement pas l’objectif du kamikaze, qui cherchait probablement à atteindre l’hôtel tout proche où les responsables locaux ont l’habitude de se réunir.
L’attaque-suicide a été revendiquée mercredi par l’organisation terroriste EI, qui parle d’une « opération martyr avec usage d’une veste d’explosifs ». Il s’agit vraisemblablement d’un militant appartenant à un groupe local affilié à l’EI.
Cette attaque de Daesh intervient alors que le président somalien, Abdullahi Mohamed Farmajo s’est fixé pour objectif de débarrasser la Somalie des terroristes Shebab. Ces derniers, défiant le président élu en février dernier, ont multiplié les attaques qui ciblent indistinctement forces de l’ordre et civils.
L’attaque revendiquée par l’EI intervient également au moment où des pirates somaliens ont détourné, mardi au large du Puntland, un navire iranien avec une vingtaine de membres d’équipage à bord.
Cette opération est la dernière d’une dizaine d’attaques des pirates somaliens contre des navires qui croisent au large des côtes somaliennes. Elle pourrait être l’indicateur d’une reprise des actes de piraterie qui avaient connu un recul en 2011, après l’intervention de plusieurs bâtiments de puissances occidentales dans les eaux somaliennes.