Le président tchadien Idriss Déby Itno vient d’être invité par la France d’annoncer «prochainement » la date des élections législatives, dans un appel formulé de manière diplomatique quelques jours seulement après l’obtention par N’Djamena de 20 milliards de dollars de promesses de financement auprès des bailleurs internationaux, avec le précieux soutien français.
Paris, dont le président Déby est un allié clé dans la lutte antiterroriste au Sahel, bat ainsi en brèche l’argument du chef de l’État tchadien qui avait tenté de repousser les élections législatives jusqu’en 2019 au prétexte d’un manque de moyens, au grand dam de l’opposition.
« Quand nous aurons des ressources, on pourra organiser des élections législatives », avait fait prévaloir le président Idriss Déby Itno, au pouvoir au Tchad depuis 1990 et réélu en 2016 pour un cinquième mandat, dont les résultats ont été fortement contestés par l’opposition.
En augmentant la pression sur le chef d’État tchadien, la France part du rôle central qu’elle a joué dans la réussite du forum des donateurs pour le Tchad, le 8 septembre à Paris, avec une contribution française de 223 millions d’euros en soutien au PND, le plan national de développement du Tchad, pour la période 2017-2021.
« Les élections législatives sont un moment important dans la vie démocratique. Nous espérons à cet égard que les autorités tchadiennes, dont c’est la responsabilité exclusive, seront en mesure d’annoncer prochainement un calendrier », indique le ministère français des Affaires étrangères.
Paris justifie son intransigeance par sa détermination à « soutenir le Tchad dans sa volonté de mener les réformes structurelles nécessaires pour assurer un développement durable et inclusif au bénéfice de la population », assure la porte-parole de la diplomatie française.