L’indignation est mondiale face aux « révélations » sur la vente de migrants africains comme esclaves en Libye, mais les réactions de certains pays en Afrique réchauffent le cœur, comme cette offre du Rwanda qui propose d’accueillir 30.000 migrants bloqués en Libye.
Révolté, le président de la commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat parle d’un « crime contre l’humanité », dans le sillage du président du Niger. Mahamadou Issoufou, avait appelé lundi la Cour pénale internationale (CPI) à se saisir de cette affaire, considérant que « l’esclavage est un crime contre l’humanité ». Le président français a, de son côté, qualifié la vente de subsahariens en Libye de « crime contre l’humanité ».
L’UA tente de prendre le train en marche, en annonçant que la commissaire aux Affaires sociales, Amira Elfadil, allait se rendre de toute urgence en Libye. Parallèlement, le président de la Commission Faki Mahamat a lancé « un appel à tous les Etats membres de l’Union africaine, au secteur privé africain et aux citoyens africains pour qu’ils fassent des contributions financières».
Faki Mahamat a aussi exhorté les pays africains « qui disposent de moyens logistiques à les mettre à la disposition pour faciliter l’évacuation de la Libye des migrants africains qui le désirent ». Un appel auquel le Rwanda de Paul Kagame a répondu promptement, en proposant d’accueillir 30.000 migrants, tout en participant à l’effort logistique.
Au niveau international, l’onde de choc n’est pas moins grande. Mais si la vente de subsahariens aux enchères dans un souk en Libye pour moins de 400 dollars a été révélée par des images diffusées par la chaîne CNN, la sonnette d’alarme avait été tirée bien avant par de nombreuses ONG.
Celles-ci accusent l’Union européenne (UE) d’avoir une « responsabilité morale » dans le drame qui vivent les migrants en Libye.
L’OIM, l’organisation internationale des migrations, avait elle aussi averti de l’existence d’un large trafic d’êtres humains en Libye, pratiqué par des individus qui profitent du chaos politique et de l’insécurité prévalant dans ce pays depuis la chute du régime de Kadhfi en 2011.