Le Marrakech Security Forum alerte sur les « menaces émergentes » au Sahel

Au Maroc, de nombreux responsables et experts sécuritaires d’Afrique et d’Europe, réunis vendredi et samedi à Marrakech, ont tiré la sonnette d’alarme sur des menaces émergentes et de nouveaux risques de conflictualité en Afrique et au Sahel, une zone où l’accroissement de la violence terroriste suscite également l’inquiétude de l’Europe, et particulièrement de l’Espagne.

Les participants au Marrakech Security Forum (AfricaSEC 2018) ont insisté sur les récentes évolutions dans la région du Sahel et du Sahara, notamment à caude de la multiplication de milices et de groupes djihadistes liés au groupe terroriste de l’Etat islamique (EI). Une situation qui a été évoquée récemment par le ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis.

L’Espagne est inquiète de « l’arrivée croissante de personnes affiliées à Daesh et qui, ayant été vaincues en Irak et en Syrie, transfèrent leurs activités au Sahel et en Libye », a assuré le chef de la diplomatie espagnole, craignant le passage de combattants islamistes entre l’Espagne et les pays du Maghreb.

Des mouvements inquiétants confirmés par le marocain Abdelhak Khiam, le patron du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), l’ organisme chargé de la lutte antiterroriste et le crime transfrontalier au Maroc. Une partie du Sud de l’Algérie se trouve sous le contrôle d’AQMI, a-t-il affirmé, déplorant l’absence de coopération de l’Algérie sur les questions sécuritaires.

Ces évolutions ont été à l’ordre du jour des participants au forum AfricaSEC 2018 de Marrakech, qui ont mis sur la table l’expérience marocaine dans la lutte contre l’extrémisme religieux. Le Maroc qui a placé la lutte contre le terrorisme en tête de ses priorités, a réussi à démanteler de nombreuses cellules terroristes liées à Daech, Al-Qaïda dans le Maghreb Islamique (AQMI) ou d’autres groupes djihadistes.

Sa stratégie est guidée par une démarche basée sur l’anticipation. Elle conjugue gouvernance sécuritaire, accompagnement du champ religieux et promotion socio-économique, privant ainsi les extrémistes islamistes de leurs principaux viviers.