La visite du Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga, vendredi à Kidal (Nord), revêt un caractère hautement symbolique, ce déplacement étant le premier du genre depuis quatre ans dans le fief des rebelles touarègues, surtout à un moment où les groupes armés redoublent d’activisme.
Avant l’étape de Kidal, Soumeylou Boubèye Maïga avait fait escale jeudi à Tessalit, plus au Nord, près de la frontière avec l’Algérie. Il y a appelé la population à s’unir pour faire en sorte que «les forces qui veulent nous imposer la violence, puissent reculer». Le Premier ministre malien a exprimé la détermination du gouvernement et des forces armées maliennes, soutenues par les forces étrangères présentes au Mali.
Soumeylou Boubèye Maïga a toutefois été forcé de reporter son déplacement à Kidal jusqu’à ce vendredi, après l’attaque contre le camp de la Minusma et de la force française Barkhane, qui a fait cinq blessés parmi les militaires français.
La MINUSMA a vu dans cette attaque une « tentative lâche perpétrée par les ennemis de la paix dans le but d’entraver ces évolutions positives symbolisées par la visite du Premier ministre à Kidal, qui est un signal fort pour la paix et la réconciliation au Mali ».
Pour leur part, les observateurs estiment que la tournée du Premier ministre malien, accompagné de plusieurs ministres, comporte un message signifiant le retour de l’État dans les régions Nord et Centre du Mali. Bamako est déterminé à en finir avec les djihadistes et autres groupes séparatistes dans cette partie du Mali.
Avec le soutien de plusieurs milliers de soldats de la mission de l’ONU (MINUSMA), de la force française Barkhane et l’entrée en action imminente des 5000 soldats du G5 Sahel, l’armée malienne compte bien reprendre les choses en main.