Le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram a libéré mercredi la quasi totalité des 110 écolières qui avaient été enlevées en février dernier, dans une démarche qui soulève des suspicions de compromis avec les autorités, à moins d’un an de l’élection présidentielle au Nigeria.
Sur les quelque 110 filles enlevées le 19 février dernier à Dapchi, dans le Nord Est du Nigeria, 106 d’entre elles ont été ramenées à leur école par leurs ravisseurs. Selon des sources locales, les écolières sont arrivées à bord de neuf véhicules de Boko Haram. Les éléments du groupe islamiste armé nigérian sont ensuite repartis avec les véhicules sans qu’aune intervention des forces de l’ordre n’ait eu lieu.
A quelques mois de l’élection présidentielle au Nigeria, les circonstances de cette libération sont devenues très polémiques. En effet, le président Muhamadu Buhari avait annoncé la semaine dernière vouloir privilégier la négociation plutôt que la force en vue de libérer les filles de Dapchi.
Cette annonce sonne le glas des méthodes militaires utilisées par l’Exécutif nigérian jusque là. La déclaration du président Nigérian a également soulevé des questions sur les concessions accordées à Boko Haram en vue de libérer ces filles. Certaines sources proches du dossier craignent que les négociations avec Boko Haram ne soient qu’une diversion afin de passer le cap du calendrier électoral de 2019.
En tout cas, le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a salué cette libération tout en réitérant son “appel à la libération immédiate et sans conditions des autres filles disparues, et à leur retour sûr à leurs familles”, a indiqué le porte-parole de l’Onu, Stéphane Dujarric dans un communiqué.