En Algérie, l’incompréhension plane sur l’opinion publique après la déclaration de Djamel Ould Abbes, le secrétaire général du Front de Libération National (FLN), principal parti au gouvernement, sur son choix du Président Bouteflika comme candidat pour l’élection présidentielle de 2019, une annonce vue comme un ballon d’essai destiné à tester la réaction de la rue.
La déclaration suscite d’autant plus la surprise, que le chef d’Etat algérien est cloué dans un fauteuil roulant depuis 2013, lorsqu’un AVC a sérieusement réduit ses capacités de parole et de mouvement, alors que Bouteflika n’apparaît pratiquement plus en public.
« Au nom de tous les militants du parti du FLN, au nombre de 700 000, et au nom de ses partisans et ses sympathisants, je m’engage en tant que secrétaire général à transmettre au président de la République les souhaits et le désir des militants de le voir poursuivre son œuvre, en tant que président de la République », a indiqué samedi Ould Abbès, lors de la réunion de l’instance de coordination du FLN, précisant : « le dernier mot revient au Président qui nous espérons, accédera à la demande du peuple ».
Pour les observateurs, l’état de santé du président algérien illustre bien que les affaires de l’État sont gérées par le cercle qui l’entoure. Lors d’une visite de l’ancien Premier ministre français Manuel Valls en 2016, le président Bouteflika était apparu très fatigué dans son fauteuil roulant. La photo avait créé un tollé dans les médias algériens et fait le tour des réseaux sociaux à l’étranger.
Le fait de maintenir Bouteflika en dépit de tout bon sens, arrange le FLN, estiment les observateurs, car cela permet de maintenir les équilibres entre les clans politiques en Algérie, tout en préservant la prédominance des généraux dans le pays.