La tension est montée d’un cran cette semaine entre le Maroc et le Polisario, lorsque le roi du Maroc, habituellement réservé dans ses déclarations, a adressé un message au secrétaire général de l’ONU, lui signifiant la responsabilité « flagrante » de l’Algérie dans le conflit du Sahara occidental, en soutenant le front séparatiste du Polisario qui opère à partir du territoire algérien.
« L’Algérie a une responsabilité flagrante. L’Algérie finance, l’Algérie abrite, l’Algérie arme, l’Algérie soutient diplomatiquement le Polisario », insiste le Roi Mohammed VI dans son message à Antonio Guterres. Un message clair qui a pour but d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les derniers mouvements de troupes effectués par les miliciens du Polisario dans la zone tampon, en place depuis le cessez-le-feu de 1991.
Rabat a en outre apporté les preuves de l’implication d’Alger dans le conflit du Sahara. Des images fournies par un satellite marocain montrent que, depuis plusieurs semaines, des éléments du Front Polisario, dont le QG est établi à Tindouf, en territoire algérien, ont installé des bases permanentes situées à l’Est du mur de défense marocain.
Le Maroc affirme que ces campements représentent un danger imminent puisqu’ils ont été construits à quelques centaines de mètres des positions marocaines. Il s’agit notamment des localités de Birl Lahlou, Guerguarate et Tifarity.
Pour Rabat, l’ONU et sa mission au Sahara occidental (Minurso) ont la responsabilité d’intervenir pour que le Polisario retire ses éléments armés du territoire marocain. « Si rien n’est fait, le Maroc considérera cet acte comme un casus belli et en tirera toutes les conséquences ».