La décision du gouvernement américain d’envoyer des agents du FBI à Addis-Abeba enquêter sur l’attaque à la grenade qui a visé le Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed, illustre le fort soutien des États-Unis à ce dernier et à ses réformes politiques, ainsi qu’à la réconciliation engagées avec l’Érythrée voisine et, surtout, à son programme de privatisations.
L’explosion avait eu lieu samedi au moment où Abiy Ahmed était en meeting pour expliquer son programme de réformes politiques et économiques.
Il venait d’achever son discours devant des dizaines de milliers de personnes réunies sur la place Meskel, dans le centre de la capitale lorsque la déflagration a eu lieu. Deux personnes ont été tuées et plus de 150 autres blessées dans l’explosion et le mouvement de panique qui s’en est suivi.
Pour l’heure aucune piste n’est écartée. Les enquêteurs se focalisent en premier sur le ou les auteurs de cette attaque, ainsi que sur le motif de l’opération.
Une trentaine de personnes ont été arrêtées, y compris parmi le personnel des services de sécurité pour leur implication présumée dans cette attaque qui n’a pas été revendiquée.
Depuis sa prise de fonction en avril dernier, après plus de deux années de manifestations antigouvernementales ayant coûté son poste à son prédécesseur, Hailemariam Desalegn, le Premier ministre Abiy a initié des changements décisifs.
Ces mesures ont renforcé la popularité du gouvernement, mais ne sont pas sans conséquences dans l’exacerbation des tensions ethniques.