En Libye, le chef du gouvernement d’entente nationale, Fayez al Sarraj, a reçu le soutien de l’ONU pour le remaniement opéré dimanche, et qui confie le ministère de l’Intérieur à Fathi Bashagha, un influent député de Misrata, fief de puissantes milices qui ont participé aux affrontements meurtriers de septembre à Tripoli.
C’est la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) qui s’est chargée d’exprimer son soutien au GNA pour ce remaniement. Outre l’Intérieur, le remaniement concerne également le ministère de l’Economie et de l’industrie, celui des Finances, ainsi que la nomination d’un nouveau responsable à la tête de la Direction générale du sport et de la jeunesse.
La MANUL a affirmé le soutien des Nations Unies à « la mise en œuvre des nouvelles mesures sécuritaires à Tripoli, pour faire progresser les réformes économiques nécessaires et unifier les institutions nationales libyennes ».
A travers ce soutien, la MANUL espère conforter la position de Fayez al-Sarraj, qui a été fragilisé par les violents combats de septembre à Tripoli. Au plus fort de ces affrontements qui avaient fait plus de 115 morts et des centaines de blessés, le maréchal Khalifa Haftar, rival de Sarraj, avait menacé de marcher sur Tripoli depuis son fief de Benghazi dans l’Est du pays.
Ces développements interviennent alors que la Libye est toujours déchirée entre deux autorités rivales et la présence de milices lourdement armées, comprenant des groupes djihadistes de l’EI ou al-Qaïda.
Dans ce climat de chaos politique et d’insécurité, la perspective d’organiser des élections le 10 décembre prochain comme défendu par la France, a également été écartée par l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé.