L’annonce, dimanche soir, par le secrétaire général du FLN que le Président algérien Abdelaziz Bouteflika sera candidat pour un 5e mandat en 2019, a accentué la grave crise dans le pays, où des responsables politiques estiment que le régime est devenu « un véritable danger pour le pays ».
Âgé de 81 ans et cloué dans un fauteuil roulant depuis un AVC en 2013, le président Bouteflika ne parle plus et ne communique que par de vagues gestes d’une seule main, d’après des témoignages de quelques personnalités étrangères qui l’ont approché.
Ses rares apparitions publiques sont systématiquement maquillées par la télévision d’État pour donner au président un semblant de mouvement. D’ailleurs, le président Bouteflika ne s’est pas exprimé lui-même sur sa candidature, ce sont de sombres fidèles qui s’en sont chargé.
Bien qu’il ne soit pas considéré comme un membre du cercle présidentiel, c’est le Secrétaire général du parti présidentiel FLN, Djamel Ould Abbes, qui s’est chargé de la tâche d’annoncer la controversée candidature.
Cette annonce intervient également en pleine crise politique à la Chambre basse du Parlement, confrontée à une grave crise avec l’éviction de son président légal, Saïd Bouhadja et son remplacement par un autre.
Qualifiée de « putsch », l’éviction du président de l’Assemblée nationale a été dénoncée par les partis de l’opposition. Le groupe parlementaire du Front des Forces Socialistes (FFS) a ainsi annoncé samedi avoir suspendu, officiellement, ses activités à l’Assemblée populaire nationale (APN).
De son côté, Louisa Hanoune, la Secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), a dénoncé le régime en place en Algérie qui, a-t-elle dit, est devenu « un véritable danger pour le pays ». « A six mois de l’élection présidentielle, la crise du régime s’amplifie. Si ce régime persiste, il deviendra un danger pour le pays et l’exposera aux interventions étrangères », s’est inquiétée Mme Hanoune dans une déclaration durant le week-end.