Le Premier ministre algérien, dans sa première réaction officielle aux protestations massives des algériens contre le cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que les urnes trancheront le 18 avril.
Le parti d’opposition « Talaie El-Hourriyet » a dénoncé le recours à la force contre les marches pacifiques contre la candidature du Président sortant Abdelaziz Bouteflika pour un 5ème mandat, qui se sont déroulées dimanche dans plusieurs régions de l’Algérie, notamment à Alger.
Le parti de l’ancien Premier ministre, Ali Benflis a, dans un communiqué, souligné avoir constaté avec regret un recours des autorités publiques à la force contre les marches et rassemblements pacifiques organisés dimanche à Alger et d’autres villes du pays.
Il a déploré aussi « les arrestations de manifestants pacifiques », appelant à « la libération de tous ceux qui ont été interpellés pour le seul fait qu’ils manifestaient contre le coup de force de l’annonce du cinquième mandat ».
« Le recours à la force contre les manifestations pacifiques ne peut qu’exacerber la tension, ouvrir la voie à l’infiltration de perturbateurs parmi les manifestants et mener à des dérapages aux conséquences imprévisibles », a-t-il mis en garde.
Par ailleurs, « Talaie El-Hourriyet » a salué « la réaction digne et courageuse » des journalistes des médias publics qui se sont élevés, au nom de l’éthique professionnelle, du devoir d’informer et du droit à l’information du citoyen, contre le black-out décidé par leurs hiérarchies, des marches populaires contre le cinquième mandat et contre le parti-pris des médias publics pour le président candidat et l’alliance présidentielle.
Dans la même démarche, plusieurs centaines d’Algériens se sont rassemblés, dimanche, Place de la République, en plein cœur de Paris, pour protester contre un 5ème mandat du Président algérien.
Brandissant des pancartes et scandant des slogans traduisant leur désapprobation d’une nouvelle candidature du président Bouteflika, les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol et leur exaspération face à la situation dans leur pays ainsi que leurs inquiétudes concernant l’absence de perspectives économiques et les tensions sociales qui y prévalent.
Au pouvoir depuis 1999 et affaibli par les séquelles d’un AVC dont il a été victime en 2013, M. Bouteflika, 81 ans, a été systématiquement réélu au premier tour avec plus de 80% des voix depuis 2004.