Au moins 39 personnes ont été tuées ce weekend dans des violences liées aux élections présidentielles et parlementaires de samedi au Nigeria, a annoncé lundi «Situation Room», une plate-forme d’associations indépendantes défendant la bonne gouvernance.
Au total, 16 personnes ont été tuées dans l’Etat de Rivers, dans le sud du pays, foyer régulier de violences politiques, selon la société civile. L’Etat voisin de Bayelsa a recensé quatre morts, et celui du Delta deux morts. Des morts ont également été signalés dans huit autres Etats du pays.
Clement Nwankwo, directeur du Centre pour la défense des droits politiques et juridiques, qui est membre de Situation Room, a demandé une « enquête approfondie » sur ces violences. Près d’un quart des 120.000 bureaux de vote du pays ne comptaient pas suffisamment d’agents de police, selon le groupe qui dénonce des « manquements » en matière de sécurité.
Au moins six Etats ont en outre connu des perturbations dans les scrutins. Dans le quartier d’Okoto, à Lagos, des électeurs ont été intimidés et des urnes ont été détruites, selon M. Nwankwo. Dans l’Etat d’Osun, également dans le sud-ouest, des bulletins de vote et des urnes ont été détruits au bureau local de la Commission électorale nationale indépendante (INEC), a-t-il ajouté. Certains rapports ont mentionné des responsables de la sécurité « partisans », des employés « compromis » de l’INEC et des incidents impliquant l’armée, avec certains électeurs « empêchés » de voter.
« Situation Room note que l’INEC n’a pas géré l’élection de manière efficace et que des lacunes importantes ont été enregistrées », a déclaré le groupe. La police a indiqué séparément que 128 personnes avaient été arrêtées à travers le pays, pour « meurtre, achats de voix et vols d’urnes ». Les scrutins de samedi concernaient l’élection présidentielle – avec pour favoris le sortant Muhammadu Buhari et l’opposant Atiku Abubakar -, ainsi que les élections de 360 députés et 109 sénateurs. Les résultats sont attendus dans les prochains jours.