En moins de deux jours, après la destitution d’Omar el-Béchir, Abdel Fattah al-Burhane, a été nommé vendredi à la tête du Conseil militaire chargé de la transition, en remplacement d’Awad Ibn Ouf, un proche de M. Béchir.
M.Abdel Fattah s’est engagé à « éliminer les racines » du régime d’Omar el-Béchir et annoncé une série de mesures en guise de concessions aux manifestants, alors qu’il est pressé de passer la main au plus vite à un pouvoir civil.
Il a également annoncé la levée du couvre-feu, imposé jeudi de 20H00 GMT à 02H00 GMT, la libération de tous les manifestants arrêtés ces dernières semaines et s’est également engagé à faire juger les personnes ayant tué des protestataires.
Par ailleurs, le Conseil militaire a limogé M.Salah Gosh, chef du puissant service de renseignement soudanais NISS.
L’Association des professionnels soudanais (SPA) a salué le départ d’Awad Ibn Ouf mais a demandé que le général Burhane transfert rapidement « les pouvoirs du conseil militaire à un gouvernement de transition civil ».
Vendredi, les généraux au pouvoir se sont efforcés de rassurer la communauté internationale et les manifestants sur leurs intentions, promettant notamment de remettre les pouvoirs à un gouvernement civil.
« Ce n’est pas un coup d’Etat militaire, mais une prise de position en faveur du peuple », a argué le général Omar Zinelabidine, membre du Conseil militaire, devant des diplomates arabes et africains.
« Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Soudan. Il y aura un gouvernement civil et nous n’interviendrons pas dans sa composition », a-t-il encore promis.
Le Conseil militaire a par ailleurs affirmé qu’Omar el-Béchir se trouvait en détention mais qu’il ne serait pas « livré à l’étranger », alors qu’il est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).
Samedi, le NCP, parti du président déchu, a lui réclamé la libération de ses chefs, sans mentionner explicitement le nom de M. Béchir.