Human Rights Watch (HRW) a annoncé lundi que quatre civils ont été tués et une femme violée ces dernières semaines par des membres de l’armée camerounaise dans le Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun.
« Un homme âgé en situation de handicap physique et un jeune homme avec un handicap mental » font partie des victimes, selon HRW qui rapporte que certains des faits se sont produits le 10 juillet dans le quartier d’Alachu à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest.
D’autres violences comme le viol d’une femme de 40 ans par des militaires du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée, ont été perpétrés le 21 juin à Kumbo, toujours dans le Nord-Ouest, selon l’ONG. HRW appelle le pouvoir à enquêter sur ces crimes afin d’en traduire les auteurs en justice.
« Ces récents crimes s’ajoutent à une longue liste d’abus commis par les forces de sécurité camerounaises », accusées également d’être à l’origine d’incendies de maisons, a affirmé Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HRW, cité dans le communiqué.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun sont confrontées depuis novembre 2016 à une violente crise socio-politique qui a déjà fait 2.000 morts et privé environ un demi-million de personnes de leurs domiciles, selon HRW.
L’armée camerounaise est régulièrement accusée de violences par des ONG qui relèvent aussi des exactions commises par les séparatistes qui se battent pour la création d’un Etat indépendant dans les régions anglophones du pays. Les combats entre soldats et groupes séparatistes sont fréquents.