L’organisation des Nations-Unie a appelé, mercredi, à soutenir la force conjointe du G5 Sahel, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad, qui nécessite d’urgence d’être appuyée par la communauté internationale pour faire face à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région.
« Au cours des six derniers mois, la situation sécuritaire au Sahel a continué de se détériorer. Les attaques attribuées ou revendiquées par les groupes terroristes contre les forces de sécurité et les populations civiles se sont multipliées, de même que les incidents violents opposant les membres de diverses communautés », a déploré Bintou Keïta, la Sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique au Département des opérations de paix, devant le Conseil de sécurité.
La violence causée par les groupes terroristes au Sahel s’étend désormais aux pays de la côte ouest-africaine, et le long d’une bande sahélo-sahélienne qui relie pratiquement à présent les zones d’opérations de la force conjointe du G5 Sahel et celles de la Force multinationale dans le Bassin du Lac Tchad, a-t-elle précisé, notant que plusieurs responsables régionaux mettent en garde contre « le risque d’effondrement de la digue sécuritaire dans la région ».
Dans le même sillon, la ministre française des Armées Florence Parly a « regretté » jeudi que l’Arabie Saoudite tarde à verser l’aide financière qu’elle a promise pour l’équipement des armées de la force G5 Sahel.
« L’Arabie Saoudite n’a toujours pas honoré la promesse qu’elle a faite de soutien (…) et je ne peux que regretter qu’elle n’honore pas les engagements qu’elle prend », a déclaré Mme Parly au cours d’une audition à l’Assemblée nationale.
« Le sous-équipement de ces armées est un problème réel », a-t-elle ajouté.
Ryad avait promis 100 millions d’euros, puis une rallonge supplémentaire de 50 millions d’euros pour l’équipement des forces des pays sahéliens de l’alliance G5 Sahel.
Le 13 novembre à Paris, les présidents tchadien Idriss Déby Itno et nigérien Mahamadou Issoufou ont déploré un « manque de solidarité » de la communauté internationale face aux défis sécuritaires auxquels le Sahel est confronté.
Quatre cents millions d’euros ont été promis par la communauté internationale pour équiper cette force, chargée de la lutte terroriste transnationale dans la région, « et sur ces 400 millions, rien jusqu’à ce jour » n’a été versé, a affirmé Idriss Déby.
Lancée en 2015 et réactivée en 2017, la Force conjointe du G5 Sahel, comprenant des troupes de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, devait compter 5.000 hommes pour lutter contre les djihadistes dans les zones frontalières entre ces pays.