Le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a lancé mercredi un appel au soutien militaire de l’Union européenne et de la France pour mettre fin aux massacres des civils à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo.
« Nous lançons donc un appel à l’Union européenne et à la France en particulier pour considérer l’envoi de troupes d’élite (…), sous le chapitre 7 du conseil de sécurité des Nations unies pour protéger la population civile de Beni contre un terrorisme aveugle », a écrit le docteur Mukwege au lendemain d’une nouvelle attaque meurtrière qui a tué au moins dix civils.
Le chapitre 7 de la Charte des Nations unies prévoit notamment l’emploi de la force en cas de menace contre la paix.
« Nous appelons au déploiement d’une opération inspirée du mandat de la mission Artemis », a-t-il ajouté, en référence à la force européenne sous commandement français qui avait mis fin aux massacres communautaires dans la province voisine de l’Ituri en 2003.
Le président français Emmanuel Macron a envisagé une coopération militaire « en matière de renseignement » pour lutter contre les groupes armés dans l’est de la RDC, en recevant le président congolais Félix Tshisekedi la semaine dernière à l’Elysée.
Plus de 60 civils ont été massacrées dans la région de Beni (province du Nord-Kivu) depuis début novembre.
Ces massacres sont attribués aux rebelles musulmans ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), qui vivent en autarcie repliés dans la jungle.
L’armée congolaise a annoncé début novembre des opérations militaires contre les ADF, sans solliciter le renfort de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), qui dispose pourtant dans la région d’une brigade d’intervention.
Les Nations unies entretiennent en RDC l’une de leurs missions les plus importantes au monde avec 16.000 hommes.