S’il est un sujet qui ne mobilise pas franchement les experts en sécurité du continent africain, c’est bien celui de la présence chiite dans l’arc sahélien et dans le golfe de Guinée.Craignant probablement les représailles des puissantes ambassades iraniennes, ou tout simplement sous-estimant la stratégie poursuivie par Téhéran,
un certain nombre de gouvernements africains semblent également ne pas vouloir adresser le sujet. Pourtant, la question de la présence chiite en Afrique va probablement devenir l’une des thématiques fondamentales dans les années à venir afin d’appréhender la problématique de la sécurité durable en Afrique. En effet, depuis le durcissement du bras de fer Irano-américain sur fond de champignon atomique, les maîtres de Téhéran veulent absolument se positionner en Afrique, zone où du« réservoir de croissance » le plus prometteur pour leur idéologie. Pour cela, ils peuvent en partie compter sur une frange de la population libanaise installée (près de 300 000 personnes, très actives dans le commerce), et sur certains gouvernements prêts à accueillir des universités et des écoles financées par Téhéran afin de pallier les carences de leurs systèmes éducatifs. Traditionnellement présente en Afrique de l’Est, aux abords de la mer rouge, l’Iran veut désormais peser en Afrique de l’ouest et sur la façade atlantique du continent afin de se ménager un levier de négociation avec les américains, très inquiets par l’évolution du narcotrafic, de la piraterie et du terrorisme dans la zone. A l’image de ce qu’ils ont fait en Afghanistan- c'est-à-dire monnayer leur connaissance du terrain en termes de renseignement tactique- les iraniens veulent devenir un acteur africain d’envergure, et n’hésitent pas à utiliser les sympathisants pro-hezbollah en Afrique comme vecteurs de cette nouvelle doctrine. LA diplomatie « pétrolière » n’est pas en reste, puisque l’Iran utilise une partie de ses revenus issus des hydrocarbures pour financer de grands projets d’infrastructures en Afrique, dans l’objectif de s’attirer les bonnes grâces des Chef D’états qui peinent à réunir le financement nécessaire. A l’image de la Chine, qui a une politique d’aide qui ne prend pas en compte la situation des droits de l’homme, Téhéran est actuellement en train de répertorier ses alliés, à l’heure ou les services de renseignement israéliens, conscients du danger de l’expansion chiite, ont lancé plusieurs opérations d’envergure afin d’infiltrer les milieux malléables au discours iranien. Ainsi, selon plusieurs sources proches de la Présidence soudanaise, un centre d’entrainement militaire entièrement financé par Téhéran et animé par des « conseillers techniques » iraniens, vient d’être démantelé après que le Mossad eut informé Khartoum de l’éventualité d’une frappe aérienne à l’encontre de ce site soupçonné d’être en réalité un centre de préparation à des activités terroristes. Au Nigéria, la situation est encore beaucoup plus alarmante pour les experts en renseignement et en sécurité, puisque l’Iran finance des conversions et tente d’exporter la révolution islamique en finançant des milices privées qui célèbrent désormais l’anniversaire de …Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah et le Cheikh Yacine, fondateur du Hamas. Ceci pourrait ressembler à une lutte d’influence classique, si l’on ne prend pas en compte une donnée capitale pour la compréhension de la situation : en accroissant son influence en Afrique, le pouvoir tente de se doter d’une « assurance vie », ainsi que d’une base de repli idéologique au cas où les progressistes iraniens venaient à s’emparer du pouvoir. Une tactique rendue célèbre par un certain…Oussama Ben Laden