Jusqu’à présent, les militaires putschistes nigériens réunis derrière Djibo Salou au sein du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD) étaient restés plutôt vagues quant à la récupération d’une partie des deniers publics s’étant « évaporés » à l’étranger.
Jusqu’à présent, les militaires putschistes nigériens réunis derrière Djibo Salou au sein du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD) étaient restés plutôt vagues quant à la récupération d’une partie des deniers publics s’étant « évaporés » à l’étranger.
Depuis le renversement du Président Mamadou Tandja le 18 Février 2010, cette question du « trésor de guerre » qui aurait été constitué par la Présidence et l’entourage de Tandja obsède les putschistes, qui veulent mettre la main dessus. Objectif : bénéficier de la marge de manœuvre que confère la caisse noire et mettre en place la « banque des faveurs » avec une opposition de plus en plus virulente. Seul hic, mais de taille, Tandja comme son entourage se sont révélés très peu diserts sur la question et la succession de promesses comme de menaces n’ont semble-t-il pas altéré la volonté du Président déchu de ne partager aucune information sur les avoirs à l’étranger qu’il contrôlerait directement. Cette situation serait devenue insupportable pour l’ex commandant Salou –auto-promu récemment au grade de Général de corps d’armée- et ce dernier l’a fait savoir en agitant la menace d’une vaste campagne d’ « assainissement et de moralisation », information reprise par quelques médias nationaux nigériens. Il semble néanmoins que la logique poursuivie par le CSRD ne pourra pas être poursuivie jusqu’au bout, pour deux raisons essentielles. En premier lieu le nouveau calendrier électoral proposé par le Conseil Consultatif National, limitant à douze mois la durée de la transition depuis le putsch, devrait pousser Tandja et ses soutiens à poursuivre leur mutisme et à attendre des jours meilleurs. Deuxièmement, les pressions continues des puissances étrangères et notamment de la France afin d’abandonner le projet de mise en place d’une opération mains propres a été négocié au plus haut niveau. En effet, sur fond d‘invitation lancée à Djibo Salou afin de participer au sommet France-Afrique de Nice qui doit se tenir à la fin du mois, les émissaires du Président Sarkozy auraient clairement signifié au nouvel homme fort du Niger leur réprobation face à tout ce qui pourrait s’assimiler à une chasse aux sorcières à l’encontre de Tandja et de sa garde rapprochée. Or, il est crucial pour Salou de se rendre à Nice afin de se constituer une stature de présidentiable et d’être accepté parmi ses « pairs », et ce malgré l’impossibilité technique « théorique » pour lui de se présenter aux prochaines élections. En revanche, rien n’interdit à Salou de se porter candidat lors de l’échéance électorale suivante, sa jeunesse jouant en sa faveur.