Suite à l’annonce hier matin par le mouvement Front Polisario de la relaxe prochaine de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud –haut responsable du mouvement emprisonné après avoir annoncé son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc- l’on apprend de sources sécuritaires proches de la direction du Front que l’épouse de Mustapha Salma aurait reçu une visite des responsables de la sécurité du camp de « Laâyoune », afin de l’expulser avec ses enfants vers le no-man’s land de M’heiriz, aux abords de la frontière mauritanienne. C’est aux abords de cette zone que son époux devrait être remis à une date indéterminée à une organisation internationale, qui pourrait être le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR).
D’après nos informations, l’épouse de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a réussi à rester dans les camps auprès de ses enfants, suite à l’intervention des membres de sa tribu qui se sont interposés. Ces derniers ont décidé de se constituer en « bouclier humain » autour de l’habitation de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et de monter une garde constante afin d’empêcher les éléments de la sécurité du Polisario de revenir. La stratégie poursuivie à ce stade par le front Polisario consiste à tenter de réunir l’encombrant ex-chef de la police avec sa famille à M’heiriz, afin de l’empêcher de retourner dans les camps de Tindouf. D’un point de vue sécuritaire, l’atmosphère au sein des camps de Tindouf serait devenue irrespirable depuis quelques jours, et des renforts militaires algériens auraient été dépêchés sur place afin de quadriller les camps et stopper toutes velléités contestataires. Les contrebandiers habitués à faire la liaison entre Tindouf et le nord-est de la Mauritanie auraient ainsi été invités à stopper leurs déplacements jusqu’à nouvel ordre, le Polisario craignant que des journalistes n’empruntent ces « taxis du désert » pour couvrir le feuilleton autour de l’ancien chef de la Police devenu partisan du plan proposé par Rabat. Le Front Polisario dispute au Maroc la souveraineté du Sahara Occidental-ex sahara espagnol- depuis près de 34 ans au nom du droit des sahraouis à l’ « autodétermination », Rabat estime que le Sahara fait partie intégrante de son territoire du fait des liens d’allégeance qui existent entre les tribus sahariennes et le souverain chérifien.