Et ce qui devait arriver arriva, comme dit la célèbre formule. Les révélations sur l’existence de liaisons dangereuses entre le Polisario et les groupes d’Aqmi se sont maintenant confirmées. Après le kidnapping dimanche de deux espagnols et d’une italienne à l’intérieur du QG du Polisario en Algérie, les masques sont tombés. Car l’accès aux camps du Polisario en Algérie n’a jamais posé un réel problème aux jihadistes d’Al Qaïda au Maghreb Islamique. L’enlèvement de trois européens ce dimanche le confirme amplement. Surtout avec Les fréquentations rapprochées, au cours des dernières années, entre de nombreux éléments du Polisario et les groupes d’Aqmi.
Ces derniers étant constitués essentiellement d’islamistes radicaux algériens. Aussi, la prompte réaction du Polisario à accuser des groupes d’Aqmi de ce rapt apparaît-elle aux observateurs comme une dérisoire tentative d’éloigner le rapprochement qui pourrait être fait entre les deux mouvements armés. L’actualité des derniers mois dans la zone du Sahara et du Sahel avait, en effet, révélé que pratiquement toutes les opérations de trafic de cocaïne en provenance d’Amérique Latine et transitant par l’Afrique de l’Ouest, était le fait du trio Polisario-Aqmi-trafiquants du sahel. Bénéficiant de l’immensité de l’espace désertique du Sahara et du Sahel, le réseau a élargi ses activités aux trafics des armes, des cigarettes, des migrants subsahariens et jusqu’à la sous-traitance de l’enlèvement de ressortissants occidentaux. Ainsi, en novembre 2009, Aqmi a revendiqué l’enlèvement de trois espagnols dans le nord-ouest de la Mauritanie. Au Niger, ce sont quatre français qui ont été enlevés le 16 septembre 2010. Et dans les deux cas, l’assistance de trafiquants du désert a été établie. A présent que l’aire des rapts s’est déplacée un peu plus au Nord, jusqu’à toucher le territoire algérien, il faut s’attendre à un grand coup de pied dans la fourmilière. Les généraux du DRS, les redoutables services du renseignement militaire algérien, ne permettront certainement pas une dérive qui remettrait en cause leur statut de véritable maître des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf.