Après de nombreuses tractations, la Mali a enfin obtenu son gouvernement d’union nationale qui est sensé mettre fin à la crise politique qui secoue le pays. Lundi dernier, le président de transition Dioncounda Traoré a signé le décret qui porte sur sa création. Le nouveau gouvernement d’union nationale compte 31 membres, dont 4 femmes, contre 24 dans le précédent gouvernement.
Le président malien a préféré modifier la composition de l’ancien gouvernement au lieu de le changer totalement. Parmi les importantes nominations au sein du nouveau cabinet, figure celle de Tiéman Coulibaly, à la fois vice-président Front pour la Démocratie et la République (FDR) et président de Union pour la Démocratie et le Développement (UDD), qui s’est vu attribuer le portefeuille de ministre des Affaires étrangères. Cette nomination permet à l’ensemble des partis politiques opposés au Coup d’état du 22 mars d’être représentés au sein de l’exécutif.
Autres acteurs de ce coup d’état, les militaires sont également représentés et dans les postes clés qu’ils occupaient avant la formation de ce gouvernement. Le colonel-major Yamoussa Camara est maintenu à la tête du ministère de la Défense, le général Tiéfing Konaté à la Sécurité et le colonel Moussa Sinko Coulibaly à l’Administration territoriale. Et pour contrer la montée de l’islamisme, et malgré le fait que le Mali soit un pays constitutionnellement laïc, un ministère des Affaires religieuses et du Culte a été crée et confié au Docteur Yacouba Traoré.
Pour le nouveau ministre des Affaires étrangères malien, la priorité du gouvernement est la reconquête du Nord et le rétablissement de l’unité du pays. De par sa composition, le nouveau gouvernement penchera pour une intervention militaire en faisant recours à l’ONU et à la CEDEAO plus tôt que de chercher un interlocuteur parmi les islamistes et les rebelles touarègues pour une résolution négociée du conflit.