La vidéo des quatre otages français diffusée samedi dernier par un site privé mauritanien d’information, ne manque pas d’intriguer sur le sort qui attend les français enlevés au Niger il y a deux ans. Si cette vidéo a le mérite de redonner espoir aux familles des otages, elle soulève également des questions sur les intentions des ravisseurs, tant au regard du timing de sa publication que du contenu du message des otages, évidemment soufflé par AQMI.
La vidéo mise en ligne par Sahara Medias aurait été tournée le mercredi 29 août 2012. L’on y voit Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret et Thierry Dole plaider en faveur d’une négociation pour leur libération. Ils en ont appelé à leurs familles et à leurs proches et, pour la première fois, aux entreprises qui les employaient. Le groupe nucléaire public français Areva et son sous-traitant Satom, ont été vivement sollicités de faire davantage pression sur les autorités françaises pour obtenir leur libération. Dimanche 16 septembre, cela fera deux ans que les quatre hommes auront été enlevés à Arlit, dans le nord du Niger. L’on pourrait donc supposer qu’AQMI cherche à remettre un peu plus la pression dans le camp français. Celui-ci maintient le plus grand secret sur les éventuelles négociations en cours et dans lesquelles AQMI semble indéniablement en position de force. Les familles des otages seront reçues jeudi prochain à l’Elysée par le président français François Hollande.
La diffusion de cette vidéo d’AQMI peut également avoir un objectif de dissuasion à l’intention des pays qui souhaiteraient lancer une attaque contre les groupes jihadistes qui contrôlent le Nord du Mali. La semaine dernière en effet, le Président de transition malien a officiellement demandé à la CEDEAO d’intervenir dans le pays pour stabiliser le processus de transition et aider Bamako à reprendre le contrôle du Nord du pays.