Les évènements se sont accélérés ces dernières semaines au Mali. Et la tournure qu’ils prendront demeure une incertitude totale pour la France, partagée entre son soutien à une intervention militaire régionale qui entre dans ses derniers préparatifs, et son souci de préserver les otages qu’AQMI menace d’exécuter.
Pour AQMI, cela ne fait aucun doute. La France est l’une des principales instigatrices d’une future invasion du Nord-Mali. Dans le cas où cela venait à se produire, le groupe terroriste a menacé d’exécuter les quatre otages français qu’il retient. Dans le même temps, le pouvoir de transition de Bamako ainsi que les pays de la CEDEAO se rapprochent, laborieusement certes mais se rapprochent tout de même, d’un consensus sur les modalités de déploiement d’une force militaire régionale africaine que la France souhaite vivement. Mais l’Hexagone est obligé de garder un profil bas pour ne pas mettre en péril la vie des otages. De nombreuses sources diplomatiques assurent que le rôle de la France sera davantage logistique et de facilitation que d’action. Toutefois, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a assuré que la France soutiendra bien les opérations de la force régionale mais uniquement en termes de logistique. Les autorités françaises estiment leurs intérêts dans la région trop menacés pour qu’elles restent inactives. Et l’établissement d’un sanctuaire pour les terroristes dans le nord du Mali pourrait étendre la déstabilisation à moyen terme bien au-delà du continent africain.
Concernant les otages, leur situation n’a jamais été aussi précaire. Malgré l’engagement et la mobilisation de l’Etat français que le président François Hollande a promis aux familles, il est peu probable qu’une opération militaire soit engagée pour la libération des otages. Début 2011, une tentative des forces spéciales françaises pour libérer deux otages s’était soldée par leur mort. Et les négociations sont au point mort, selon AQMI, à cause de la partie française.