Le Mali a finalement cédé aux pressions de la CEDEAO pour le déploiement de la force africaine. Dimanche à Bamako, les ministres malien et ivoirien de la Défense Yamoussa Camara et Paul Koffi, ont officiellement confirmé que le Mali et la CEDEAO étaient parvenus à un accord sur les conditions de déploiement de la force africaine dans le pays.
L’accord a été conclu après la mise au point de quelques détails techniques. Tout d’abord, les forces qui seront déployées au Mali seront uniquement composées de forces africaines régionales. Ensuite, leur base, comprenant un QG opérationnel et une base logistique avec des forces de police, sera établie à Bamako. Le déploiement des militaires ouest-africains dans le sud du pays, notamment à Bamako, était l’une des réticences du président malien par intérim Dioncounda Traoré et la principale pierre d’achoppement aux discussions. Elle tenait plus particulièrement à cœur à l’ex-junte militaire, encore très influente dans le pays, qui a renversé le 22 mars dernier le président Amadou Toumani Touré. Les discussions entre les ministres malien et ivoirien de la Défense avaient démarré le samedi au soir. Juste après l’annonce de l’accord entre les deux parties, le président en exercice de la CEDEAO, l’ivoirien Alassane Ouattara a annoncé le déblocage rapide de livraisons d’armements maliennes retenues depuis des semaines en Guinée.
L’annonce de cet accord survient deux jours avant une rencontre décisive. En effet, mercredi prochain, les Nations Unies tiendront une rencontre spéciale à New York sur la sécurité au Sahel, présidée par le Secrétaire général Ban ki-Moon lui-même. La coalition africaine pourra alors présenter son plan d’intervention dans les moindres détails, dans l’espoir d’obtenir de l’ONU le mandat à leur action.