Niger : La France en passe de retirer «certains éléments militaires»

Le ministère français des Armées a confirmé ce mardi 5 septembre que des «échanges sur le retrait de certains éléments militaires ont commencé»,» ont lieu entre Armées nigérienne et française. La junte au pouvoir à Niamey exige en effet le retrait des 1500 militaires français déployés au Niger ainsi que le départ de l’ambassadeur de France dans ce pays ouest-africain du Sahel.

«La question du maintien de certaines de nos forces se pose», en particulier les unités chargées de l’entretien du matériel inutilisé sur place depuis plus d’un mois, comme les drones, les hélicoptères ou les avions de chasse, rapporte le journal «Le Figaro».

Lors d’une conférence de presse tenue lundi 4 septembre à Niamey, le nouveau Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine a déclaré que malgré les divergences, le Niger veut si possible, «maintenir une coopération avec la France, un pays avec qui on a partagé énormément de choses».

Le Gouvernement nigérien a dénoncé ses accords militaires avec la France. Le 3 août dernier, le Premier ministre Zeine a affirmé que les Forces françaises «sont dans une position d’illégalité, et a estimé que les échanges qui sont en cours devraient permettre très rapidement que ces Forces se retirent» du pays.

Le Niger a par ailleurs retiré l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté et exigé son «expulsion», selon un arrêté du ministère nigérien de l’Intérieur daté du 31 août et une ordonnance du Tribunal de grande instance de Niamey. 

Depuis le 26 juillet, la France n’a de cesse de réaffirmer qu’elle ne «reconnaît pas les nouvelles autorités de Niamey, et a indiqué qu’elle ne comptait pas appliquer les décisions précitées», qu’il s’agisse des soldats ou de l’ambassadeur.

Cette attitude constitue, pour information, une violation flagrante des dispositions de la convention de vienne de 1961 dans son article 9 alinéa 1 qui stipule notamment que la France en tant qu’Etat accréditant doit rappeler son diplomate qui a perdu son immunité et est devenu persona non grata.